La source grise

jeudi 26 avril 2012

Alliance pour cacher la faiblesse des partis

Coalition et alliance sont les mots prisés par les politiciens en cette veille d’élection législative, toutes les formations se sont orientées vers une association pour y aller avec plus de change d’avoir un siège. Les alliances sont souvent contre nature ou sont des retrouvailles après une ou plusieurs expériences négatives. La stratégie arrange surtout les partis « mouettes » dont le seul objectif, souvent celui du leader, est d’assurer une place à l’hémicycle. Pour les grands partis, ses alliances permettent d’améliorer leur score sur la liste nationale. Sur la forme, les élections législatives constituent le meilleur scrutin pour évaluer le poids de chaque parti aussi bien en local qu’en national. Les députés sont des représentants du peuple et doivent par conséquent être les reflets de ce peuple dans les institutions. Si nous rappelons l’objectif des partis politiques, ils cherchent à gouverner pour le peuple, il est donc clair qu’avec les alliances, des personnes seront parachutées dans l’hémicycle sans avoir le sens et le mérite de ce statut. Le débat doit s’imposer dans le milieu politique afin que la création des partis cesse sinon même que l’on réduise le nombre de partis dans ce petit pays de près de 12 millions d’habitants. Sur le fonds, les politiciens nous prouvent qu’en réalité, qu’ils ne croient pas aux idéologies sur lesquelles ils se référent pour créer leur parti. Les socialistes veulent ainsi partager le pouvoir des libéraux après l’avoir perdu il y a douze ans. La contradiction mérite d’être soulignée car rien ne peut justifier une telle alliance si ce n’est la difficulté à être dans l’opposition et la volonté de participer au partage « d’un certain gâteau ». Les leaders des Bennos semblent être las d’être en dehors du pouvoir et veulent à tout prix participer à la gestion de l’Etat. Soutenir un candidat au deuxième tour n’est pas synonyme de partage des idéaux fondamentaux de gestion du pouvoir. Ils doivent retourner dans l’opposition et défendre leur projet de société tiré des assises. L’expérience de 2000 nous a montré qu’en tant qu’alliés, il est impossible de contenir les intentions d’Un président dans un tel régime où tous les pouvoirs sont concentrés au palais (même dans la répartition du budget et des services de l’Etat). Les sénégalais gagneraient peut être à avoir une assemblée avec la représentation équilibrée des grands partis. Ceux-ci doivent y aller séparément afin que le poids de chaque parti soit connu. De toute façon la séparation est le destin de ces alliances et cela risque d’arriver très tôt juste après les législatives. La configuration actuelle du gouvernement est l’œuvre de perfectionnistes qui veulent monter aux sénégalais qu’il est possible de s’unir pour l’intérêt du pays. Il ne faut pas oublier que ce qui les a unis est en réalité la lutte contre le pouvoir de Wade. « Na fi jog, on verra après » semblent dire les autorités actuels. Les intérêts divergents des membres de partis alliés ne tarderaient surement pas à faire surface et accroitre la pression sur les épaules d’un Président qui n’est pas convaincu par la place de son parti dans l’échiquier politique.

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