La source grise

mardi 20 octobre 2015

Debut octobre mitigé

Début d’Octobre marqué par l'ouverture de la session de l'assemblée nationale sénégalaise comme d’habitude la politique est au-devant de la scène dans toutes ses facettes, elle est accompagnée tout de même par le prolongement du pèlerinage et de la célébration du sacre des lionnes de Basket. L'assemblée nationale, malgré sa position stratégique dans la république, n'a pas très bonne presse devant les citoyens sénégalais qui la considèrent comme une chambre acquise de fait aux causes de l’exécutif qui la manipule et trace sa ligne de conduite. La règle est encore de vigueur avec l'organisation d'une pré-session de l'assemblée au palais sous la présidence du chef de l’État, Président de l'APR et de la coalition gouvernementale. Cette rencontre a permis de produire le projet de résolutions de l'AN qui sera imposé par la majorité mécanique. Rien d’extraordinaire, c'est le peuple qui a décidé d'octroyer à la coalition au pouvoir une majorité confortable pour la mise en œuvre de son (ses) programme (s)de développement; la démocratie aussi a ses limites. Il vaut mieux avoir une majorité favorable au pouvoir qu'une autre qui installera le pays dans l'instabilité. Malgré le bon niveau de la démocratie sénégalaise, les décisions politiques ne sont pas toujours rationnelles, les intérêts des partis politiques priment encore sur ceux de la nation et le vote des citoyens portent parfois une coloration ethnique qui se répercute aussitôt dans les nominations post-électorales. Permettez à ce niveau de relever deux faits qui me semblent suspects: l'inertie du gouvernement devant la mauvaise organisation du pèlerinage à la Mecque 2015 et le limogeage de la directrice nationale de la police. Pour le premier, la carence est manifeste et se confirme au fur et à mesure que les pèlerins reviennent de la Mecque, même pas une mesure conservatoire, M Dia et ses collaborateurs ne sont pas inquiétés tandis que pour le second, les actions de la police ont commencé à rassurer les populations et sont saluées tous les mercredis. Nous espérons tout simplement que le pouvoir a de bonnes raisons d'apporter des changements à la tête de la police mais aussi qu’il aura le courage de décider du sort du comité d'organisation du pèlerinage s’il ne se reproche rien, évidemment. Pour revenir à l’assemblée nationale, le feuilleton majeur est sans nul doute celui présenté par le parti démocratique sénégalais avec ses deux listes. Les chroniqueurs en ont fait leur chou gras cette semaine et certains en sont même arrivés à des propos injurieux à l’endroit des dirigeants du PDS certainement par règlement de compte ou soutien à un autre leader. Ce qu’ils n’ont pas dit c’est qu’aucune démocratie n’est parfaite et que les lois et règlements s’améliorent avec les problèmes et obstacles que nous rencontrons dans la vie courante de la nation à tous les niveaux. Si l’assemblée en est arrivée à poursuivre la séance le lendemain pour arbitrer le différend des opposants c’est que ce scénario n’a pas été prévu dans les dispositions règlementaires de l’AN et qu’il y a donc besoin d’une amélioration. Par ailleurs, pour qui connait l’évolution du parti démocratique, rien n’est donné et que tout s’acquière par lutte de toute forme légale même le fils de Wade a été obligé de créer son courant pour tenter de prendre le pouvoir sans le réussir. Il faut quand même se désoler, si ça se confirme, de l’usage de faux dans la lutte entre les deux camps et de même la position du pouvoir n’est pas blâmable s’il est favorable au camp de Diagne Fada qui symbolise la faiblesse de l’opposition. Il faut tout de même à tous les niveaux que force reste à la loi et aux règlements de l’assemblée nationale. Ce pèlerinage macabre, 61 morts sénégalais et plus de 769 morts en général n'a pas inspiré les dirigeants du sport sénégalais et de certains politiciens en quête de notoriété qui n'ont pas su gérer leurs émotions après le sacre des lions. En effet, ces dernières semaines ont confirmé qu'il y a bien deux Sénégal. Je ne suis pas sûr qu'il n'y ait pas parmi les membres de la délégation de l'afro basket quelqu'un qui a perdu un proche ou une connaissance à Mina et même si ce n'est pas le cas, par respect à l'âme des défunts pèlerins et de la conscience de leur famille, la victoire serait plus symbolique d'une Nation Unie si elle a été dédiée aux pèlerins disparus et au peuple qui venait d'observer la veille le troisième jour de deuil. Mais à la place, la célébration a été pompeuse et cela n'a pas suffi malgré l'aggravation du bilan macabre. La présidence de la république s'est ressaisie heureusement au grand bonheur des âmes sensibles et de la nation qui porte le deuil. Les sportifs ne sont pas des extra-sénégalais encore moins des sous-sénégalais et nos valeurs ne nous permettent pas devant les morts de rire encore moins danser. Ressaisissons-nous!

vendredi 18 septembre 2015

Incompétence de l'administration sénégalaise! à qui la faute?

La réalisation du PUDC (plan d'urgence de développement communautaire) est confiée à un organisme international (PNUD)par le Président de la République qui a jugé peu efficace son administration, une décision tout à fait légale et dont la légitimité est très discutable. Le régime présidentiel sénégalais confie au Chef de l'Etat de larges prérogatives sur l’exécutif, c'est lui qui nomme le premier ministre qui, à son tour met en place le gouvernement dont les ministres supervisent les directions des services de l'Etat. C'est allé vite en besogne de dire que le personnel public est peu efficace ou incompétent, car il s'agit d'un système qui va du recrutement, au suivi-évaluation en passant par la clarté des lettres de mission, par le niveau des moyens mis en place et par ailleurs par la motivation et le contrôle des services publics. Peut-on dire que le recrutement du personnel des services publics se fait dans les règles de l'art? Si l'on s'en tient uniquement au rapport sur l’évaluation du personnel de la fonction publique qui a révélé l'existence des postes fictifs, on peut croire aussi à l'existence des recrutements subjectifs basés sur le clientélisme politique. Il est aussi avéré que depuis plusieurs décennies les ministres de l'éducation ont eu des quotas dans le recrutement des enseignants et les recrus sont souvent ceux rejetés par le système classique. Il n'est donc pas exclu de noter des contreperformances à divers niveaux d'intervention de ce personnel. En tout cas ce qui est visible et attesté par les quelques reportages c'est que l'expression en langue officielle de certains enseignants est très mauvaise et présage un niveau plus que catastrophique de leurs élèves. D'un autre côté, les programmes des gouvernements sont souvent inconnus ou inexistants et s'ils existent, répondent à des préoccupations de très court terme, c'est la GESTION PAR MANDAT. En effet, tous les services sont mis au pas par l'administration centrale qui ne promeut que le personnel favorable à leur "vision" pour ne pas dire objectif. Le système de rémunération est malheureusement fait de telle sorte que quelque soit l’état d'esprit du personnel, quelque soit leur engagement ou désengagement, il perçoit son salaire et ses avantages à 100%. Ce qui ouvre la porte à des fonctionnaires véreux qui s'engagent en plus dans d'autres activités pour multiplier leurs revenus au détriment de la qualité des services publics. J'ai eu à noter dans certains services publics un absentéisme injustifié pourtant légalisé par des ordres de missions dûment signés par les autorités, en effet, la plupart des Médecins des districts sanitaires sont absents de leur poste pendant de longues périodes sous prétexte qu'ils sont en séminaire à Dakar. Ne faut-il pas si c'est le cas, harmoniser ses activités qui je suppose, sont planifiées par le ministère? Des licenciements dans la fonction publique, je n'en retiens que les remaniements ministériels qui sanctionnent parfois certains ministres en mal de base politique ou de parenté avec le couple présidentiel, et le licenciement d'un Médecin jadis payé par une commune fauchée par les conséquences d'un acte 3 imposé. Quand un chef d'entreprise paie des consultants pour un travail supposé être fait par son personnel cela suppose qu'il a des ressources en abondance ou qu'il n'est pas bon manager car ne pouvant sanctionner négativement ce qui ne travaillent pas. L’actualité récente des pèlerins bloqués à l'aéroport LSS est symbolique des défaillances de notre système d'administration. Recruter au delà du nombre de pèlerins autorisé est d'une banalité déconcertante qui justifie le travail mal fait au niveau de la commission de pèlerinage dont les agents sont surement préoccupés par leur voyage payé gracieusement avec les deniers publics. Au delà de l'aspect humanitaire préjudiciable aux pèlerins bloqués, la faute est manifeste pour que les autorités prennent leur responsabilité et sanctionnent les coupables. A la place de cela, c'est le peuple qui paie encore car à ce que je sache, le nouvel avion affrété n'est pas payé par le Président mais par les deniers publiques alors que les fautifs sont logés dans des hôtels 5 étoiles et perçoivent leurs avantages sans remord. Il ne se pose pas à ce niveau un problème de moyens car toutes les dispositions sont réunies pour la bonne gestion du pèlerinage qui se prépare pendant douze mois pour un service mieux fait par le privé. Ce qui n'est pas le cas de certains services dont les moyens font souvent défaut ou sont en retard alors qu'ils sont plus que prioritaires. Je veux citer le système de santé dont les hôpitaux croulent sur des dettes importantes au point d'entraver le bon fonctionnement et notamment les prestations gratuites pour les personnes vulnérables. Une bonne administration des moyens passe quand même par une bonne planification stratégique d'abord avant la déclinaison dans les niveaux plus bas et cela dépasse les préoccupation d'un mandat présidentiel. Pour y arriver le dialogue politique est incontournable et la concertation nationale fondamentale pour l'implication de tous les sénégalais; le seul espoir de développer le pays n'est pas suffisant à y parvenir. Halifax disait "l'espoir est généralement un bon compagnon, mais n'est pas souvent un bon guide". Si de tels manquements sont posés par les autorités à tous les niveaux de l'administration, il est claire que l'administration sera toujours incompétente pas à cause de la faiblesse de leur capacité technique mais à cause du type de management. La sanction négative n'est pas sénégalaise car l'ambition politique de nos dirigeants est prioritaire. Est-ce que le peuple doit payer davantage pour l'incompétence de son administration?