La source grise

samedi 3 novembre 2012

1er remaniement du gouvernement après Wade

L'exercice du pouvoir et les engagements électoraux ne vont pas de pair surtout dans un contexte ou le Président, dépositaire du mandat, est porté par une coalition hétéroclite. Le gouvernement passe de 25 à 30 ministres, une analyse quantitative qui n'est pas trop pertinente. Cependant l'analyse qualitative offre plus d'intérêts que nous partageons à travers cet article. Les errements au ministère de l'intérieur sont manifestes et justifient le limogeage de Monsieur Mbaye Ndiaye qui pour moi à un discours qui fait peur pour un ministre chargé de veiller sur la sécurité interne du pays. Quant il dit " que les manifestations du 13 octobre, au stade LSS sont de la faute de l'arbitre" c'est qu'il est encore dans la masse et ne peut, par conséquent prendre les dispositions idoines pour assumer sa fonction. La nomination d'un Général de la Gendarmerie présage d'une meilleure gestion de ce ministère tant sur le plan de la sécurité que de l'organisation des élections. Le délestage du ministère de Youssou Ndour et le changement de portefeuille pour Malick gackou me semblent tout à fait justifiés car ces décisions règlent des conflits d'intérêts qui pourraient bloquer le sport et la culture au vu de l'implication de ces ministres dans ces secteurs. Les couacs notés dans l'organisation des manifestations de solidarité nationale ont démontré la réticence de certains acteurs culturels à collaborer avec ce ministère. Par ailleurs les divergences entre M Gackou et M Senghor, Président de la fédération de football, qui soupçonne d'ailleurs le premier de sabotage du match du 13 octobre 2012, constituent un obstacle majeur pour le sport en général et le foot en particulier. Malick Gackou, que l'on annonce souvent comme remplaçant de M Niasse à l'AFP, nourrit des ambitions présidentielles, il devient aussitôt gênant dans le gouvernement d'où sa nomination au ministère du commerce visé par la population à cause de la flambée des prix de denrées de première nécessité. Wait and see. Pour la culture, il faut que les gens comprennent qu'il s'agit qu'elle comprend des domaines dans lesquels l'expertise est de mise, il ne s'agit pas que de chants et danses. Abdou Aziz Mbaye a le profil, nous attendons les actes pour apprécier Sans anticiper sur les réelles motivations du limogeage de Alioune Badara Cissé, nous lisons une audace du Chef de l'Etat qui faisait craindre les sceptiques quant à sa capacité, de gérer le pays sans prêter le flanc. La nomination de M Mankeur Ndiaye semblé être motivée par la compétence, en tout cas l'expérience d'une personne ayant dirigé la plus grande chancellerie du Sénégal( en France). La sortie de Mata Sy Diallo corrige une erreur de la constitution du premier gouvernement, rupture ne rime pas avec Mata qui est sur la scène politique depuis l'indépendance. Elle n'est pas de la génération et devait plutôt accompagner son leader à l'assemblée. Bravo pour la correction, signe d'une humilité. Latif Coulibaly dans un gouvernement! ça mérite une exclamation car à travers ses attaques contre le président sortant, d'aucun lui prêtait des motivations cripto-personnelles et l'ambition de participer à un attelage gouvernemental, il nous en dira surement quelque chose sur sa nomination. Cependant, son entrée dans le gouvernement est forcé, cela se justifie par le fait qu'aucun analyste n'a compris le sens du portefeuille qui lui a été taillé, s'agit-il de sa part sur le gâteau? ou plutôt d'une stratégie pour l’empêcher d'être contre, car il vaut mieux l'avoir avec soi plutôt que contre soi, sa capacité de nuisance est énorme. Nous attendons la définition de sa mission pour cadrer notre analyse et nos attentes. Un ministère pour la gestion des inondations! je me pose la question "est-ce que le Sénégal a une politique d’aménagement du territoire?". Certes important, mais la gestion des inondations ne mérite pas un ministère, on peut y voir un objectif politique. Sinon, on aurait pu mettre en place, en sus du ministère de l'énergie, celui de l'électricité qui peine encore. Les changements dans le secteur de l'éducation et de la formation professionnelle dénote d'une volonté de maîtrise de ce secteur qui pose des problèmes récurrents avec les mouvements sociaux mais surtout une incohérence avec la politique de l'emploi au Sénégal. Il faut agir plus haut et décliner une vision avec des objectifs stratégiques bien définis. Un remaniement, sept mois après, est bien justifié, cela prouve que le gouvernement est à l'écoute de la population qui a jugé insuffisantes les actions du gouvernement. Ce jugement ne doit pas inquiété le Président car son équipe est inexpérimenté dans la gestion de l'Etat. En effet, à des postes stratégiques tels que PM et MEF (Premier Ministre et Ministre de l'Economie et des Finances) il y a des hommes certes compétents mais qui sont à leur première expérience politique.L'adaptation de ses derniers ferait du bien au gouvernement et celle-ci dépendra de leur humilité et de leur collaboration sans faille avec Le Président.

jeudi 3 mai 2012

Justice au Sénégal, quels visages?

Apparemment il semble difficile d'appliquer une justice équitable au Sénégal. Nous étions tous enthousiastes sur l'engagement supposé de la justice dans le traitement de l'affaire Serigne Bethio. Il y a eu logiquement des réserves compte tenu de l'empressement mais comme toute oeuvre humaine, il y a des imperfections. Cependant surprise ne peut être plus grande que de voir le Président de la république Monsieur Macky Sall, cautionner la présence de Monsieur Barthelemy Diaz dans sa liste de candidats aux élections législatives. La seconde étape de la surprise est la convocation de ce dernier devant le juge deux jours après le dépôt de la liste. La troisième surprise est la sortie de l'avocat de Maitre Aissata Tall Sall, aussi sur la liste, qui affirme que son client serait bientôt libre. La quatrième surprise est la volonté de M Diaz de livrer le troisième pistolet; ça ne serait pas une entrave à la justice s'il avait volontairement caché ou refusé de le faire? Cette nouvelle justice, a-t-elle deux visages? ou c'est juste pour régler des problèmes politiques? Je ne pense pas que Mme Aminata Touré soit au courant de tout cela. Elle doit être surement en voyage!

jeudi 26 avril 2012

Alliance pour cacher la faiblesse des partis

Coalition et alliance sont les mots prisés par les politiciens en cette veille d’élection législative, toutes les formations se sont orientées vers une association pour y aller avec plus de change d’avoir un siège. Les alliances sont souvent contre nature ou sont des retrouvailles après une ou plusieurs expériences négatives. La stratégie arrange surtout les partis « mouettes » dont le seul objectif, souvent celui du leader, est d’assurer une place à l’hémicycle. Pour les grands partis, ses alliances permettent d’améliorer leur score sur la liste nationale. Sur la forme, les élections législatives constituent le meilleur scrutin pour évaluer le poids de chaque parti aussi bien en local qu’en national. Les députés sont des représentants du peuple et doivent par conséquent être les reflets de ce peuple dans les institutions. Si nous rappelons l’objectif des partis politiques, ils cherchent à gouverner pour le peuple, il est donc clair qu’avec les alliances, des personnes seront parachutées dans l’hémicycle sans avoir le sens et le mérite de ce statut. Le débat doit s’imposer dans le milieu politique afin que la création des partis cesse sinon même que l’on réduise le nombre de partis dans ce petit pays de près de 12 millions d’habitants. Sur le fonds, les politiciens nous prouvent qu’en réalité, qu’ils ne croient pas aux idéologies sur lesquelles ils se référent pour créer leur parti. Les socialistes veulent ainsi partager le pouvoir des libéraux après l’avoir perdu il y a douze ans. La contradiction mérite d’être soulignée car rien ne peut justifier une telle alliance si ce n’est la difficulté à être dans l’opposition et la volonté de participer au partage « d’un certain gâteau ». Les leaders des Bennos semblent être las d’être en dehors du pouvoir et veulent à tout prix participer à la gestion de l’Etat. Soutenir un candidat au deuxième tour n’est pas synonyme de partage des idéaux fondamentaux de gestion du pouvoir. Ils doivent retourner dans l’opposition et défendre leur projet de société tiré des assises. L’expérience de 2000 nous a montré qu’en tant qu’alliés, il est impossible de contenir les intentions d’Un président dans un tel régime où tous les pouvoirs sont concentrés au palais (même dans la répartition du budget et des services de l’Etat). Les sénégalais gagneraient peut être à avoir une assemblée avec la représentation équilibrée des grands partis. Ceux-ci doivent y aller séparément afin que le poids de chaque parti soit connu. De toute façon la séparation est le destin de ces alliances et cela risque d’arriver très tôt juste après les législatives. La configuration actuelle du gouvernement est l’œuvre de perfectionnistes qui veulent monter aux sénégalais qu’il est possible de s’unir pour l’intérêt du pays. Il ne faut pas oublier que ce qui les a unis est en réalité la lutte contre le pouvoir de Wade. « Na fi jog, on verra après » semblent dire les autorités actuels. Les intérêts divergents des membres de partis alliés ne tarderaient surement pas à faire surface et accroitre la pression sur les épaules d’un Président qui n’est pas convaincu par la place de son parti dans l’échiquier politique.

samedi 7 avril 2012

1er gouvernement de la 2de alternance

Un nouveau gouvernement qui a la lourde tâche de répondre aux aspirations du peuple sénégalais et de faire mieux que les précédents gouvernements.

Nous ne pouvons que souhaiter de la réussite à cette nouvelle équipe qui est quant même le choix du Président et de son premier ministre donc sur le fond nous n’auront pas de commentaires car les appellations des ministères cachent bien des contenus.

En effet avec la suppression du ministère de la microfinance, nous osons espérer que le portefeuille dont l’objet est la promotion de la microfinance sera affecté au ministère de l’économie et des finances qui avait déjà la direction de la réglementation et de la supervision. La direction de la microfinance a un rôle très important dans la promotion de la microfinance avec les différents programmes qu’elle gère et plus spécifiquement le Programme d’appui à la lettre de politique sectorielle de la microfinance.

Par ailleurs, l’entreprenariat féminin est rattaché au ministère de la femme et de l’enfant, nous espérons qu’il n’y aura pas d’amalgame entre la promotion économique et la vulgarisation des valeurs féminines. L’entreprenariat féminin se retrouve dans d’autres départements tels que l’emploi et par ailleurs le travail mais aussi la microfinance dans laquelle l’aspect genre est très pris au sérieux.

La jeunesse, la formation professionnelle et l’emploi ensemble dans un département ministériel laissent croire qu’il s’agit d’une réponse pour l’emploi des jeunes qui est l’un des thèmes les plus abordés dans la campagne électorale. Il faut cependant garder à l’esprit que la formation professionnelle et l’emploi ne sont pas spécifiques à la jeunesse donc encore une fois la déclaration de la politique générale nous édifiera sur les réelles intentions du nouveau pouvoir.

Le débat sur les personnes choisies n’a de sens que si celles-ci trainent des casseroles qui pourraient nuire à l’image des institutions ou font l’objet de controverse vis-à-vis d’une certaine frange de la population. Le cas de Youssou Ndour est largement revenu dans les commentaires, mais c’est à lui d’avoir un esprit de dépassement pour éviter tout conflit d’intérêt et éviter une gestion familiale de la chose nationale. Il doit s’entourer de compétence car le tourisme est un levier économique très important qui mérite des stratégies de haute facture afin d’impacter positivement. Il ne s’agit pas que de promotion, les infrastructures et le model de tourisme adapté sont très déterminants pour que le pays soit une destination privilégiée.
Toujours sur les personnes, le retour de Mme Mata Sy Diallo devant la scène, dont nous ne doutons pas de ses compétences, sonne comme une fausse note compte tenu de la rupture annoncée dans le choix des hommes. La jeunesse et la non participation active dans les anciens régimes devraient être des critères de choix pondérés. Et d’ailleurs cela permet de justifier l’absence des ténors tels que Niasse, Bathily, Tanor, Ibrahima Fall etc. qui n’ont pas leur place dans cet attelage dont il faut veiller sur l’équilibre sans gêner le nouveau Président qui a la responsabilité de l’action gouvernementale.

En fin, le débat sur l’affaire judiciaire du premier ministre est une première épreuve qui nous permet de mesurer le degré de responsabilité du Président et de son Premier Ministre.il y va de la suite de la gestion du gouvernement de la seconde alternance.

S’agissant des élections législatives, nous saluons la concertation qui a prévalu et considérons que la représentation à l’assemblée nationale n’est une histoire de victoire politique d’un camp sur un autre mais il s’agit plutôt d’un cadre qui permet aux représentants du peuple de veiller à son intérêt. Il faut alors organiser les élections dans des conditions qui permettent en toute quiétude, à tous les segments du peuple de soumettre la candidature de leurs représentants. Les partis politiques ont fait de l’assemblée leur propriété pour caser les militants qui ne sont pas ministrables, quelle triste destinée pour une assemblée nationale!

vendredi 30 mars 2012

Démocratie au Sénégal

Les 26 février et 25 mars 2012 sont marqués par une expression démocratique du peuple sénégalais qui a encore fait un pas vers l'idéal qu'est la démocratie.
Une nouvelle alternance est faite et mieux une nouvelle génération s'est installée au pouvoir drainant l'espoir des sénégalais qui n'ont pas vécu l'humiliation de la colonisation et qui aspirent à l’érection d'une nation libre et prospère. Le nouveau pouvoir bénéficie d'une volonté des sénégalais à changer de comportement dans le bon sens pour donner corps à des attitudes responsables et patriotiques. Macky, à qui on a collé le sobriquet "Niangal Sall" (fermeté si je peux traduire), doit l'accepter et rester constant. Le Sénégal a besoin de fermeté pour redresser son administration qui consomme tout ce qu'elle collecte comme recettes fiscales et douanières. Malgré la crise des denrées que le pouvoir sortant a toujours lié au contexte économique mondial, celui-ci n'a jamais dénié réduire son train de vie pour appuyer les ménages dans leur pouvoir d'achat. C'est en réalité cela que la population a sanctionné dans ses deux tours, elle n'a pas apprécié de vivre avec ses dirigeants qui incarnent une grande bourgeoisie sans gène à côté d'une population désespérée à la quête d'une pitance quotidienne.
Il ne faut cependant pas verser toute l'eau du linge car le pouvoir a laissé des acquis dans plusieurs domaines tels que la construction d'écoles et d’hôpitaux, la construction de routes, le renouvellement du parc de transport urbain, l'amorce d'une agriculture intensive et d'un élevage intensif. Le nouveau pouvoir doit avoir une humilité et reconnaitre ces acquis et s'y appuyer pour marquer son passage car c'est cela en réalité la gouvernance d'un état. Nul ne peut à lui tout seul pendant ses mandats développer le pays, c'est un processus qui concerne plusieurs générations quant même chaque génération doit rivaliser avec ses prédécesseurs.
l’émergence de réelles valeurs morales font partie des objectifs à atteindre par le gouvernement de la deuxième alternance, il faut asseoir le développement sur des fondements humains et patriotiques pour que les générations suivantes soient servies.
Le nouveau président ne doit pas chercher à satisfaire tout le monde, ce n'est pas possible et la tentative créerait une oisiveté de la population. Il ne doit pas aussi chercher forcément le deuxième mandat car il ferait l'objet de chantage de la part des politiciens, il devrait même libérer son poste dans son parti.
La paix doit être sa priorité partout et plus particulièrement en Casamance où la crise a pris de l'âge et une nouvelle orientation guidée par des intérêts singuliers. Il ne faut pas hésiter à demander l'aide de la communauté internationale pour arrêter la guerre fratricide.

"Monsieur le président, ne vous pressez pas comme semble le dire les politiciens, il faut partir à point et commencer par les choses les plus faciles. N'hésitez pas à faire appel à votre prédécesseur, il faut reconnaitre qu'il a des qualités qui peuvent vous être utile, prenez de la hauteur par rapport au sens commun sénégalais."

La démocratie doit quant même évolué au Sénégal, il ne faut pas se contenter d'alternance. Il y a encore des pratiques indignes telles que l'achat de conscience que pratiquent certains politiciens en mal d'idées. Le nombre de partis politiques est trop élevé et impertinent. Les coalitions qui se forment pendant les élections doivent rester. Sans constitutionnaliser, le nombre de formations politiques devrait se limiter à quatre au maximum. Cela règlerait le financement des partis qui est quant même assez occulte et nécessite une règlementation. Les deux partis qui sont allés au deuxième tour sont les formations qui ont mobilisé plus de fonds et ceci ne doit pas être la règle. Les formations politiques doivent rivaliser sur les idées de gouvernance et de développement et former leurs militants sur des comportements responsables. Enfin la démocratie interne doit primer dans les partis, "les constantes" doivent s'effacer et surtout pas pour laisser la place aux héritiers sanguins.

Vive le Sénégal

lundi 27 février 2012

Sénégal, pays de démocratie

Le peuple sénégalais a, selon les premiers chiffres des urnes, voté à près de 60%, ce n'est certes pas la grande affluence mais au vu de la tension qui a caractérisé la campagne avec une quinzaine de mort et les menaces de perturbation, c'est une grande satisfaction.

Les sénégalais ont montré qu'ils ne sont pas partisans de la violence quelle que soit la cause telle que le rejet d'une candidature illégitime quoi que légale selon le conseil constitutionnel.

Un autre résultat est obtenu de ce vote, c'est la mise à la retraite des vieux politiciens qui symbolisent la phase post-indépendance, il s'agit d'Abdoulaye Wade, Moustapha Niasse, Tanor Dieng, Djibo Ka, Iba Der Thiam, Dansokho, Abdoulaye Bathily, Landing Savané, Madior Diouf, Amath Dansokho, j'en passe. Il est peut être jeune, mais les sénégalais ont rejeté sa versatilité et son attitude malhonnête, Idrissa Seck est obligé de jouer les seconds rôles. Le Sénégal s'est placé dans une nouvelle ère qui veut oublier la colonisation et la dépendance occidentale.

La promotion de Macky Sall est la reconnaissance d'une constance dans le discours et dans la démarche. Le travail de terrain pendant quatre ans a payé, la démarcation prompte avec le M23 a aussi payé.

Par ailleurs, le score des libéraux est largement au dessus de celui des autres courants idéologiques ce qui peut être analysé comme une reconnaissance de la politique libérale et que la déroute de Wade est une sanction personnelle liée à son age, aux scandales financiers de ses proches, au tripatouillage de la constitution et à son supposé projet de dévolution monarchique. Macky est le libéral le plus propre qui est chassé de la maison libérale à cause du projet de dévolution mais aussi celui qui a dégagé des valeurs bien sénégalaises de droiture, de respect et de travail.

Les partisans des assises nationales sont tout simplement déçus par les scores de Niasse et Tanor c'est peut-être aussi la sanction face à l'individualisme des deux leaders qui n'ont pas su s'unir pour l'intérêt suprême de la nation.

Les sénégalais votent utile et pour les partis, l'essentiel des voix sont concentrées sur cinq candidats de coalitions. Les candidatures individuelles ont encore une fois échouées. Cela explique l'importance du travail à la base et la constitution de fiefs politiques. Macky n'a pas partagé son fief de Fatick à l'image de Idy à Thies. Le maillage du territoire est tout aussi impératif, les sénégalais veulent se sentir dans les plans des différents candidats. Les candidats qui ne sont pas allés dans certaines localités l'ont tout simplement payé au vu des résultats obtenus dans ces localités.

Le second tour devrait être la suite logique de la réprobation de la candidature de Wade car les opposants devraient soutenir Macky ne serait-ce que pour avoir partager la non reconnaissance de cette candidature. Mais encore, la politique et surtout celle pratiquée par les politiciens sénégalais ne permet pas de dire de façon catégorique qu'il y aura un report des voix. Les premières déclarations des opposants sont très insuffisantes et laissent présager des surprises. Wait and see et gare aux défaillants!!!

jeudi 16 février 2012

Pour qui voter au Sénégal?

A dix jours des élections, les sénégalais sont encore indécis. La dernière semaine sera déterminante.
Du côté du pouvoir, on livre les voitures des chefs de village nuitamment pour éviter le caillassage mais y arriver avant le 26, on réintègre les policiers radiés, on ré-annonce les projets enterrés et inaugure les réalisations de 2008 à 2011. Ce qui est le plus apparent c'est l'organisation de grands meetings départementaux très stratégiques car le vieux ne peut pas faire tous les villages à cause de son âge et de sa santé, le temps ne le permet pas, mais aussi Wade veut contrôler les sous destinés à la campagne. En effet, des rumeurs ont fait état de défections dont les auteurs n'attendent que leur part du gâteau de la campagne. Wade a alors décidé de ne donner les fonds qu'au dernier moment pour contrôler les transhumants et s'assurer de son investissement. En bon stratège, Wade n'hésiterait pas à créer un scénario martyrisant à la veille des élections pour jouer sur les sentiments des sénégalais. Il poussera ainsi les opposants à la faute. Wade a un autre avantage non moins considérable, le PDS a fait un bon travail lors des inscriptions sur la liste électorale. Les marketiciens chercheront leurs clients dans un marché dont ils ont évaluer la capacité des clients, pour le marché des électeurs, l'élément déterminant est la carte. Quelque soit la pertinence des arguments de l'opposition, quelle que soit la souffrance du peuple, seuls les inscrits voteront. Le travail se fait donc en amont, la campagne n'est pas trop déterminante pour l'opposition qui aura du mal à convaincre les militants du parti au pouvoir qui manage son électorat comme du lait sur le feu. Wade rappelle régulièrement que le PDS compte 2 millions d'inscrits donc si ceux-ci votent, il passerait surement au premier tour d’où son pari pour un troisième mandat.
Quant à l'opposition, elle est marquée par une désorganisation manifeste qui inquiète le peuple. En effet, on se demande si la discorde est si grande en opposition, que sera-t-elle au pouvoir? La querelle de leadership est manifeste, les leaders de parti n'hésitent pas à se lancer des flèches au moment ou les sénégalais attendaient un blog face au pouvoir. Malgré l'appui de la société civile amenée par la Radho, l'opposition peine à faire valoir ses idées et revigore le parti au pouvoir dont les dirigeants osaient à peine se montrer à la veille de la campagne. On peut constater aujourdhui à Dakar des personnes qui affirment à haute voix leur appartenance au PDS alors que depuis le 23 juin 2011 un tel acte était presque risqué. Le discours de l'opposition est tout autant vide et sans créativité ce qui justifie le recours à des affrontements avec les policiers pour créer l’évènement et être à la Une. Le M23 tente de se maintenir sur la scène politique et obstrue le chemin des partis d'opposition en panne d'initiative et d'audace. Macky n'a pas tord de répondre à ses détracteurs du M23 que la lutte se passe sur le terrain et d'ailleurs, de plus en plus les autres leaders singularisent leur campagne au risque de se perdre dans le lot. Cela prouve une absence de vision et un manque de confiance mutuelle entre les opposants. Il faut reconnaître que cette lutte est presque impossible: il faut soit lutter contre la candidature de Wade auquel cas, les partis n'ont pas besoin de s'affirmer individuellement pour une élection inutile, soit affronter Wade aux urnes et dissoudre le M23. L'existence de ce mouvement est un paradoxe dans cette campagne, elle pose un grand dilemme aux leaders de l'opposition qui n'osent pas ne pas y participer de peur d'être pris comme les traîtres de la république.
Choisir un Président n'est vraiment pas chose facile au Sénégal où les grands leaders qui s'affirment par leurs discours idéologiques et révolutionnaires ont disparus depuis l’élection de Wade en 2000.

mardi 7 février 2012

Médiation nécessaire au Sénégal

L'élection présidentielle au Sénégal prend une tournure de plus en plus en plus dangereuse. Aujourd'hui il y a une opposition de deux camps qui sont convaincus chacun en ce qui le concerne de la véracité de sa position. ça veut dire que nul ne lâchera sa prise quitte à mettre le pays en feu tel que ça se répète de plus en plus dans les discours.

je n'ai pas entendu jusque là une tentative de médiation de l'UA ou de la CDEAO ou de la communauté internationale mais plutôt des prises de positions qui ne font qu'accroître la tension.

je pense que c'est le moment pour ces organisations internationales d'intervenir pour trouver une solution consensuelle. L'UA a joué trop tard dans tous les dossiers (le dernier cas de la libye est fraîche dans les mémoires) et s'est fait chiper la vedette par d'autres organisations. elle doit avoir une attitude avant-gardiste.
la CDEAO était plus prompte mais dans ce cas elle semble bloquée par l'influence de Me Abdoulaye Wade ce qui n'est pas un justificatif. C'est peut être le fait aussi qu'il y a des tensions dans presque tous les pays de la cdeao.

je ne souhaite pas l'intervention de l'occident mais à défaut des deux premiers, c'est nécessaire.

Mieux vaut prévenir que guérir.