La source grise

vendredi 30 mars 2012

Démocratie au Sénégal

Les 26 février et 25 mars 2012 sont marqués par une expression démocratique du peuple sénégalais qui a encore fait un pas vers l'idéal qu'est la démocratie.
Une nouvelle alternance est faite et mieux une nouvelle génération s'est installée au pouvoir drainant l'espoir des sénégalais qui n'ont pas vécu l'humiliation de la colonisation et qui aspirent à l’érection d'une nation libre et prospère. Le nouveau pouvoir bénéficie d'une volonté des sénégalais à changer de comportement dans le bon sens pour donner corps à des attitudes responsables et patriotiques. Macky, à qui on a collé le sobriquet "Niangal Sall" (fermeté si je peux traduire), doit l'accepter et rester constant. Le Sénégal a besoin de fermeté pour redresser son administration qui consomme tout ce qu'elle collecte comme recettes fiscales et douanières. Malgré la crise des denrées que le pouvoir sortant a toujours lié au contexte économique mondial, celui-ci n'a jamais dénié réduire son train de vie pour appuyer les ménages dans leur pouvoir d'achat. C'est en réalité cela que la population a sanctionné dans ses deux tours, elle n'a pas apprécié de vivre avec ses dirigeants qui incarnent une grande bourgeoisie sans gène à côté d'une population désespérée à la quête d'une pitance quotidienne.
Il ne faut cependant pas verser toute l'eau du linge car le pouvoir a laissé des acquis dans plusieurs domaines tels que la construction d'écoles et d’hôpitaux, la construction de routes, le renouvellement du parc de transport urbain, l'amorce d'une agriculture intensive et d'un élevage intensif. Le nouveau pouvoir doit avoir une humilité et reconnaitre ces acquis et s'y appuyer pour marquer son passage car c'est cela en réalité la gouvernance d'un état. Nul ne peut à lui tout seul pendant ses mandats développer le pays, c'est un processus qui concerne plusieurs générations quant même chaque génération doit rivaliser avec ses prédécesseurs.
l’émergence de réelles valeurs morales font partie des objectifs à atteindre par le gouvernement de la deuxième alternance, il faut asseoir le développement sur des fondements humains et patriotiques pour que les générations suivantes soient servies.
Le nouveau président ne doit pas chercher à satisfaire tout le monde, ce n'est pas possible et la tentative créerait une oisiveté de la population. Il ne doit pas aussi chercher forcément le deuxième mandat car il ferait l'objet de chantage de la part des politiciens, il devrait même libérer son poste dans son parti.
La paix doit être sa priorité partout et plus particulièrement en Casamance où la crise a pris de l'âge et une nouvelle orientation guidée par des intérêts singuliers. Il ne faut pas hésiter à demander l'aide de la communauté internationale pour arrêter la guerre fratricide.

"Monsieur le président, ne vous pressez pas comme semble le dire les politiciens, il faut partir à point et commencer par les choses les plus faciles. N'hésitez pas à faire appel à votre prédécesseur, il faut reconnaitre qu'il a des qualités qui peuvent vous être utile, prenez de la hauteur par rapport au sens commun sénégalais."

La démocratie doit quant même évolué au Sénégal, il ne faut pas se contenter d'alternance. Il y a encore des pratiques indignes telles que l'achat de conscience que pratiquent certains politiciens en mal d'idées. Le nombre de partis politiques est trop élevé et impertinent. Les coalitions qui se forment pendant les élections doivent rester. Sans constitutionnaliser, le nombre de formations politiques devrait se limiter à quatre au maximum. Cela règlerait le financement des partis qui est quant même assez occulte et nécessite une règlementation. Les deux partis qui sont allés au deuxième tour sont les formations qui ont mobilisé plus de fonds et ceci ne doit pas être la règle. Les formations politiques doivent rivaliser sur les idées de gouvernance et de développement et former leurs militants sur des comportements responsables. Enfin la démocratie interne doit primer dans les partis, "les constantes" doivent s'effacer et surtout pas pour laisser la place aux héritiers sanguins.

Vive le Sénégal

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